dimanche 18 février 2018

REPORTAGE BILAN PELERINAGE PAR LE JOURNAL LA CROIX DU BÉNIN

Published par le Journal LA CROIX BENIN
Saturday, 17 February 2018 11:47
Du 2 au 12 février 2018, 57 pèlerins du diocèse de Bayeux / Lisieux (France) ont rendu visite à l'Église au Bénin. Conduit par leur évêque, Mgr Jean-Claude Boulanger, ces pèlerins ont sillonné les diocèses, les sites historiques et touristiques ainsi que les lieux de pèlerinages célèbres situés dans le Sud du Bénin. A l’heure du bilan ce dimanche 11 février 2018 à la paroisse Saint Joseph de Gbodjè, la foi des fidèles au Bénin a fortement séduit les hôtes.
« Ce que vous avez découvert au Bénin correspond-il à ce que vous attendiez ? ». À cette question, les pèlerins de Bayeux / Lisieux ne sont pas restés de marbre. « Je ne m’attendais pas à autant de chaleur, autant de bruit, autant de foi. Je suis émerveillé devant la foi de ce peuple », lâche Joseph Duyck avant que Marie-Françoise Liegard n’ajoute : « ça dépasse tout ce qu’on pouvait imaginer de la foi, de l’accueil, de la spontanéité ! » C’est ce à quoi a assisté l’Archevêque de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji, au milieu de pèlerins impactés positivement par la foi des fidèles de l'Église au Bénin. 
Et ceci, après avoir visité les diocèses de Cotonou, d’Abomey, de Dassa-Zoumè, de Porto-Novo et de Lokossa ainsi que les lieux marquant l’expression de la foi au Bénin : la basilique de l’Immaculée Conception et le temple de python à Ouidah, les sanctuaires mariaux d’Allada, de Dassa-Zoumè et de Maria Tokpa, etc. Partout, ils ont été accueillis par des pasteurs entourés de fidèles en liesse. C’est cette vitalité de l'Église au Bénin qu’a aussi présentée la communauté de Gbodjè mobilisée par le père Barnabé Zomakpé pour clôturer en beauté ce pèlerinage. 
Au cours de la messe d’au revoir, ce dernier a exprimé aux pèlerins la joie de sa communauté, très honorée de les accueillir. « Votre présence parmi nous manifeste l’unité de l'Église. Votre déplacement au Bénin manifeste l'Église en chemin comme Notre-Dame », a-t-il souligné. Dans son homélie, l’évêque du diocèse de Bayeux / Lisieux, Mgr Jean-Claude Boulanger, est revenu sur l’histoire de la rencontre entre la petite Bernadette et la Vierge Marie le 11 février 1858 à Lourdes. 
Considérant que les malades et les pauvres sont les privilégiés de notre « Maman du ciel », Mgr Boulanger a invité les fidèles à prier pour les soignants et pour tous ceux qui s’occupent des malades. Après le mot de remerciement du représentant des jeunes de la paroisse, Thibaut Akodo, les pèlerins ont effectué le bilan de leur séjour au Bénin. Un bilan au cours duquel ils ont relevé la joie, les peines, les caractéristiques et surtout la vivacité de la foi du peuple de Dieu au Bénin.
Une riche expérience de la foi au Bénin
Gardez votre foi, votre sens de la prière !
Nous sommes venus remercier les diocèses du Bénin qui ont envoyé six prêtres chez nous depuis déjà un certain nombre d’années. C’est l’occasion aussi de rendre visite à des Églises sœurs d’où viennent ces prêtres et de découvrir aussi l'Église au Bénin. Pendant qu’en France, nous connaissons une situation de récession devant la société de consommation, la sécularisation et le matérialisme, je découvre que l'Église au Bénin est en pleine expansion dans sa jeunesse et dans ses institutions. Les prêtres béninois sont portés par le peuple de Dieu constitué de laïcs, de communautés de base, de fraternités. Cela est pour nous un modèle.
Nous voudrions nous inspirer de cette fraternité, de cette solidarité et de cette joie d’être ensemble que vous vivez au niveau de vos communautés ecclésiales de base pour réanimer la foi de nos citoyens puisque beaucoup sont catholiques de tradition mais très peu le sont de conviction. Hors aujourd’hui, en France, on ne tient pas dans la foi si on n’est pas chrétien de conviction.
Vos pères évêques, vos responsables de paroisse sont très conscients de l’importance de la formation des laïcs. Vous avez en vous un côté religieux très fort. Je suis émerveillé de voir comment les diocèses sont vraiment au service des pauvres, des malades, des enfants. Vous avez ici des richesses humaines, intellectuelles et spirituelles. Que vos cadres et les classes moyennes mettent leur savoir et leur intelligence au service de l'Église et de la population. Gardez votre foi, votre sens de la prière !
Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque du diocèse de Bayeux / Lisieux

Nous sommes heureux !
Les familles béninoises sont d’une simplicité et d’une générosité que nous rencontrons difficilement dans notre pays où c’est du chacun pour soi, chacun vit dans sa bulle.
On ne sait pas si nous, Français, nous serions à même de leur rendre la pareille. Nous communiquons très peu et la communication est essentiellement faite sur les tablettes, les ordinateurs et à la télévision.
Il y a de moins en moins des liens familiaux. Ce qui est frappant ici, c’est que vous avez des centaines d’enfants dans une église. Tout petit, ils sont portés au dos par les mamans. Dans le silence, tout le monde respecte le cérémonial de l'Église.
Ça, c’est extraordinaire ! Chez nous, quand on a 3 ou 4 enfants dans une église, on est ravi, on est heureux. Et ils sont rarement sages.
Brigitte, pèlerine de Bayeux / Lisieux

C’est une démarche salutaire
Ces genres de rencontres ou d’échanges pourraient permettre l’effervescence et la renaissance de chacune de nos Églises. En venant ici pour nous découvrir, les pèlerins du diocèse de Bayeux / Lisieux nous témoignent du soutien et de l’affection qu’ils ont pour nos paroisses, nos diocèses. De notre côté, en envoyant nos prêtres chez eux, nous facilitons l’échange entre les Églises.
C’est cela qui peut permettre à nos Églises de poursuivre leur cheminement même s’il y a des défis à relever de toutes parts. Chaque Église a ses défis, sa spécificité dont il faut prendre conscience. Je crois qu’il y a un travail à faire pour préparer les prêtres que nous envoyons en Europe afin qu’ils affrontent la culture, le monde et l’environnement de l’Occident.
J’encourage vraiment ce genre d’échanges entre les diocèses et comme le dit le Pape François, il faut ériger des ponts plutôt que de construire des murs qui nous séparent. Il s’agit de se donner la main. Nous appartenons à la même famille : l'Église. Il faut que nous nous reconnaissions appartenant à cette même famille et que nous ayons des échanges à faire de part et d’autre pour pouvoir croître ensemble.
L’effort que nous ferons pour former nos chrétiens donnera des fruits plus tard. Le tout dépend de ce que nous faisons pour asseoir la foi des gens, pour les conforter. C’est pourquoi j’admire beaucoup cette démarche des pèlerins du diocèse de Bayeux / Lisieux accompagnés de leur évêque, Mgr Jean-Claude Boulanger.
C’est quand même courageux d’affronter ce temps et de goûter à notre chaleur !
Mgr Roger Houngbédji, Archevêque de Cotonou

Nous avons vu des églises pleines
Ce pèlerinage est organisé pour remercier toute l'Église au Bénin, les évêques, les prêtres et tous les chrétiens de nous envoyer des prêtres alors qu’il y a 160 ans, c’était des prêtres français qui sont venus pour évangéliser le Bénin. C’est un juste retour des choses et puis quand on connaît mieux le pays d’où les prêtres nous viennent, on les accueille mieux, on sait les différences.
Lors de ce pèlerinage, nous avons vu des églises pleines. On a vu de la joie, de l’exubérance. Nous avons été accueillis comme des rois. C’est extraordinaire pour nous parce que nos églises sont vieilles. Ici, il y a beaucoup de jeunes alors que chez nous, on va à leur recherche.
J’ai été frappé par la jeunesse de l'Église et surtout impressionné par l’élaboration du Plan stratégique d’action pastorale (Psap) de l’Archidiocèse de Cotonou. Un plan très organisé, très structuré, une entreprise qui comprend des projets, des évaluations.
C’est un document très intéressant et très riche pour l'Église au Bénin.
Benoît Roussier, Directeur du service des pèlerinages du diocèse de Bayeux / Lisieux

Le Seigneur est bien présent dans ce pays
C’est le 2e séjour que je fais au Bé- nin et je rends grâce à Dieu d’être chez vous et d’être si bien accueillie. Le lieu qui m’a le plus touché, c’est le premier orphelinat que nous avons visité à Allada.
Nous avons eu un accueil très chaleureux de la part des enfants ainsi que des sœurs et des frères franciscains. Ce contact avec les orphelins nous a fait grandir et nous a montré que le Seigneur est bien présent dans ce pays.
Je pense que c’est vital d’avoir la foi pour vivre dans un pays comme le Bénin. On a pris aussi conscience de la pauvreté. Elle n’enlève pas la joie qui se dessine sur les visages et dans les cœurs. Je repars en France le cœur rempli de tous ces sourires, de tous ces chants, de toutes ces louanges et merci infiniment à tous ces Béninois qu’on a pu rencontrer.
Que le Seigneur nous raccompagne afin que nous puissions témoigner de tout ce que nous avons vécu dans votre cher et beau pays le Bénin.
Solène, pèlerine de Bayeux / Lisieux

Ils sont très gentils !
Je remercie Mgr l’Archevêque de Cotonou pour avoir accepté l’organisation de ce pèlerinage et pour tout ce qu’il a mis à disposition pour permettre au pèlerinage d’être effectif. J’ai accueilli 5 pèlerins chez moi. Nous avons beaucoup échangé sur la vie de leur paroisse.
Ils apprécient énormément ce que nous vivons à Cotonou, sur nos paroisses et en communauté. Les églises sont pratiquement vides chez eux, du coup, quand ils sont chez nous, ils sont étonnés de voir nos enfants maîtriser la prière, aller à l’église et au catéchisme.
Personnellement, j’ai apprécié cette visite organisée par l'Église au Calvados. J’aurais souhaité que prochainement, nous puissions avoir beaucoup de temps pour nous promener.
Je remercie les familles béninoises qui ont accueilli ces pèlerins de Bayeux Lisieux et j’exhorte les autres compatriotes à ne pas s’inquiéter d’accueillir des pèlerins. Ils sont très gentils et nous ont aussi soutenus.
Aimé, Famille d'accueil des pèlerins

Nous sommes formés pour servir
Je voudrais remercier tous les confrères béninois pour cette mobilisation. Nos paroisses sont surtout marquées par la jeunesse et les enfants. Jésus est vivant dans leur vie et nous espérons qu’il y sera toujours vivant pour l’éternité.
Le plus important, c’est d’être bien dans son cœur et dans son âme quand bien même on est dix dans une communauté.
La situation de la France ne nous inquiète pas. Le père Albert Hounkpè (prêtre béninois), tous les autres prêtres et moi sommes prêts pour affronter cette situation. C’est une réalité que nous vivons et qui nous enrichit dans notre foi et aussi dans notre mission de prêtre.
Nous sommes bien formés pour servir en France.
Père Eustache Adinsi, prêtre béninois, pèlerin de Mézidon
 Écrit par le journaliste, Florent Houessinon

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